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Guide de l’Espagne artistique, partie 1: l’art pré-mauresque et l’art mauresque

La période mauresque (8-13e siècle)

A partir du 8e siècle, la domination maure se matérialisa par des formes artistiques orientalistes sophistiquées qui donnèrent naissance à des palais et des mosquées soutenus par des arcs mauresques, couverts par des tuiles de couleurs vives et contenant des fontaines, des patios et des jardins à la végétation luxuriante. Le Coran interdisant toute représentation de formes naturelles, les artistes et artisans maures firent preuve d’ingéniosité et se basèrent sur des figures géométriques pour embellir leurs monuments. Les forteresses (alcazabas) et les palais fortifiés (alcazars) sont toujours visibles dans les régions du sud de l’Espagne, même si la plupart d’entre eux ont été plus ou moins modifiés au fil des différents courants architecturaux postérieurs. Les plus grands représentants de l’art maure sont la Grande Mosquée de Cordoue, et l’Alhambra de Grenade.

Les chrétiens qui vécurent sous domination maure sont connus comme étant les mozarabes, et donnèrent naissance à l’art mozarabique, mélange de styles orientaux et chrétiens. Les mozarabes nous ont laissé de nombreuses œuvres littéraires richement illustrées le plus souvent d’essence religieuses, comme le Commentaire de l’Apocalypse de Saint Beautus de Liébana, dont le manuscrit original a malheureusement disparu.  Caractérisé par le recours aux arcs maures, aux colonnes couronnées de chapiteaux corinthiens, à une extrême sobriété de la décoration externe, le style architectural mozarabique est visible dans les ruines de l’eglise de Bobastro près d’Ardales dans la province de Málaga et dans l’église Santa María de Melqueprès de La Puebla de Montalbán, dans la province de Tolède. Son influence se retrouve dans différents autres monuments, comme le monastère de San Miguel de Escalada (Province de Léon) ou l’église Santa Maria de Matadars dans la province de Barcelone.

Les maures qui vécurent dans les royaumes chrétiens sont eux appelés mudéjar (12e-14e siècle). Leur architecture se matérialise notamment par des plafonds à caissons en bois, des tuiles à couleurs vives le plus souvent en forme d’étoiles ou des fenêtres appariées à colonne centrale, que les juifs emprunteront plus tard pour leurs synagogues à Cordoue, Séville et Tolède. Les amateurs d’arts mudéjar doivent également absolument visiter la ville de Teruel, dont les 3 églises de San Pedro, San Martín et du Sauveur, ainsi que la cathédrale Santa María de Mediavilla, joyaux de l’art et de l’architecture mudéjar, sont inscrites sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Unesco depuis 1986 et, depuis 2001, y figurent au sein des Monuments mudéjars d’Aragon en même temps que d’autres chefs d’œuvres mudéjars de la province de Saragosse.

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